Nos confrères français du site www.grandprix-replay.com ont publié une très intéressante interview de Grégory Wathelet. Nous les remercions de nous avoir autorisés à copier celle-ci sur notre site.
Gregory Wathelet en selle sur son jeune Sea Coast Forlap DC a remporté pour la première fois le championnat de Belgique, à Lanaken, le week-end du 19 au 22 septembre 2013, de manière magistrale en prenant la tête dès le début de la compétition. Contacté par GrandPrix-Replay, il revient sur son championnat et évoque ses objectifs futurs.
Grand Prix Replay : Vous avez choisi de participer au championnat de Belgique avec Sea Coast Forlap DC, un jeune cheval de huit ans, n’était-ce pas un pari risqué ? Pourquoi avez-vous choisi ce cheval ?
Grégory Wathelet : C’est toujours un pari risqué et ce quel que soit le cheval. Effectivement, il n’a pas encore une très grande expérience, mais ses qualités compensent largement ce manque. Je l’ai choisi parce que je crois en lui et parce qu’il tient bien la route sur la longueur. J’avais juste un doute en ce qui concerne la Chasse parce qu’il n’a pas encore trop l’habitude d’aller vite sur une épreuve à 1,50m. Mais il a très bien réagi. À partir du moment où nous avons gagné cette première manche, je me suis dit que ça allait le faire. Le cheval fait rarement plus de quatre points sur un parcours. Il est très régulier.
Grand Prix Replay : Vous avez pris la tête du championnat dès la Chasse, comment vous êtes-vous senti les autres jours ? Et votre cheval ?
G.W : J’avais évidemment un peu de pression étant donné qu’il s’agissait d’un championnat, que j’avais une bonne position et que je partais en dernier. J’avais conscience d’avoir les cartes en main. Mais je préfère partir en dernier avec un peu de pression que d’être en milieu d’épreuve sans savoir si j’arriverais à un bon classement. Sea Coast Forlap DC était dès le début assez serein. C’est un concours qui m’a bien réussi. Les chevaux étaient en forme donc ça m’a mis automatiquement plus en confiance, d’autant plus que juste avant la finale je venais de gagner le Grand Prix des Sires of the World avec Riesling du Monselet. Tout c’est vraiment bien passé pour moi à Lanaken.
Grand Prix Replay : C’est la première fois que vous devenez champion de Belgique Senior, qu’est-ce qui a fait la différence avec les autres concurrents ?
G.W : J’étais le meilleur ces jours-là ! (rires) Il faut que tout se passe bien dès le début. La Chasse est vraiment une épreuve importante pour la suite du championnat. J’ai eu un bon départ et c’est ce qui a fait la différence. Ensuite, la régularité de mon cheval m’a permis de garder confiance surtout lorsque je suis parti sur le dernier parcours. Je savais que j’avais le droit à une barre et du temps dépassé. Ça m’a détendu.
Grand Prix Replay : Vous aviez préparé le cheval en vue de ces championnats ?
G.W : J’avais dans l’idée, surtout les deux dernières semaines, de tout faire pour décrocher la victoire. Jusqu’à maintenant, les championnats de Belgique ne m’avaient jamais souri.
Grand Prix Replay : Quels sont vos projets pour ce cheval ?
G.W : La fin d’année va être assez calme. Je ne change pas mes plans avec lui. Il fera certainement des concours un peu plus importants. Mais je tiens à rester raisonnable et ne surtout pas le faire forcer du fait de son âge.
Grand Prix Replay : Pouvez-vous nous parler de votre piquet de chevaux ?
G.W : J’ai la chance d’avoir pas mal de bons chevaux. Riesling du Monselet et Papillon Z ont un niveau 2-3*. Ils sont très compétitifs. Le premier a vocation à rester dans mes écuries, alors que le second est à vendre. Desteny Van Het Dennenof est mon cheval de tête. Il a eu des problèmes de respiration, il vient d’être opéré de cornage. On ne le remonte que depuis deux, trois jours. Il va très bien. Je compte vraiment sur lui pour l’année prochaine. Ensuite, j’ai de bons huit ans comme Conrad et Sea Coast Forlap DC qui sont pour moi des chevaux d’exception. Je pense que ce seront deux chevaux de championnat. Si tout se passe bien, ils pourront un jour remporter des Grand Prix 5*. Après, peut-être qu’ils seront vendus mais c’est un autre problème. Quand les chevaux tournent bien, on a toujours des propositions, c’est à nous de juger ce que l’on peut refuser ou non. Je n’ai pas vraiment de jeunes chevaux puisque je n’accepte les chevaux qu’à partir de sept ans. Actuellement, j’en ai seulement deux : Sothis d Ouilly et Benito.
Grand Prix Replay : Votre collaboration avec Alain Van Campenhoudt a pris fin début juillet, vous avez donc arrêté de monter Citizenguard Cadjanine Z et Citizenguard Million Dreams, est-ce que cela a été difficile pour vous ? Pourquoi avez-vous choisi de mettre fin à cette collaboration ? Est-ce que cela a changé votre mode de fonctionnement ?
G.W : C’était un soulagement. Ça n’a rien changé, j’avais déjà tous ces chevaux-là. La seule différence, c’est que j’ai perdu deux chevaux qualiteux. Mais ça ne m’a pas empêché de sortir en concours. Au contraire, j’ai pu concourir avec moins de pression parce que c’était ce qui posait problème. C’est pour cette raison que j’ai décidé de ne plus monter pour lui. J’ai un système qui est très simple et très compliqué en même temps. Je travaille avec beaucoup de propriétaires différents et je ne peux pas me permettre d’en avoir un qui prend absolument le dessus et qui veut tout décider. Tous les propriétaires sont importants, qu’il s’agisse d’un petit éleveur ou de celui qui a le plus d’argent, je ne veux pas en privilégier un plus qu’un autre. À partir du moment où il y en a un qui n’entre pas dans le système, je ne peux pas l’accepter. Je dois toujours garder la même ligne de conduite et le même fonctionnement afin d’éviter un maximum les problèmes avec mes propriétaires. C’est grâce à ça que beaucoup de propriétaires me font confiance. Ils reviennent presque tous. Ça me donne confiance et me prouve que mon travail et les relations que j’ai avec eux sont très bonnes.
Grand Prix Replay : Quels sont vos objectifs ?
G.W : Mon premier objectif est de continuer à construire et à avoir une écurie viable car on sait tous très bien que le sport de haut niveau est excessivement cher. Je fais un peu de commerce et de coaching pour que ça soit viable et que je puisse continuer mon sport. Je suis avant tout un cavalier de concours mais je dois me diversifier afin de pouvoir pratiquer mon sport et me maintenir à un bon niveau. Mon deuxième objectif est d’avoir de plus en plus de chevaux de haut niveau. J’arrive depuis plusieurs années à me maintenir dans les cinquante premiers. C’est déjà pas mal mais j’aimerai m’installer un peu plus sérieusement dans les trente premiers. Pour cela, j’espère avoir un cheval de haut niveau capable de m’emmener dans tous les championnats. Cela va prendre du temps : je dois d’abord construire un cheval, car ce n’est pas avec un cheval qu’on récupère au dernier moment que l’on peut bricoler quelque chose.
Daphné Godfroy
Source : www.grandprix-replay.com