La semaine dernière, Lanaken accueillait à la fois le championnat de Belgique seniors de jumping et les championnats du monde des jeunes chevaux de saut d’obstacles. Plusieurs cavaliers LEWB figuraient au départ de ces épreuves et se sont illustrés, comme par exemple Jérôme Guéry qui était 6e de la finale du championnat du monde des 7 ans avec Diamond Touch, ou encore Dominique Joassin et Sacha Beghuin qui ont respectivement terminé 9e et 10e du championnat de Belgique.
Une cavalière a également beaucoup fait parler d’elle : Virginie Thonon. Habituée des classements et des remises de prix, l’amazone n’a pas dérogé à ses habitudes à Lanaken. Dimanche, elle a en effet terminé 4e avec Scala du Piedroux Z et 8e avec Quito de Mariposa dans la finale du championnat du monde des 7 ans alors que la veille, elle est montée sur la deuxième marche du podium du championnat de Belgique derrière Gilles Thomas.
Malgré son expérience, c’était seulement la deuxième fois que Virginie Thonon s’alignait dans le championnat national : « Les autres années je n’avais pas vraiment de chevaux rapides pour faire la chasse du premier jour », explique-t-elle. « Cette année par contre j’en avais deux, et comme l’un avait fait la Coupe des nations la semaine passée en Pologne, j’ai plutôt monté Edgard de Préfontaine. Il est plus rapide que les chevaux que j’avais avant, et c’est un cheval sûr pour sauter d’emblée 1m50 le premier jour. Edgard m’a été confié par ses éleveurs et il est arrivé chez moi le 2 janvier 2023. Je suis partie quelques jours après à Oliva pour faire connaissance avec lui, on a commencé sur des petits parcours sur le mètre 40 et on a fini par des rankings en étant sans-faute et classés. Après on a fait d’autres CSI et au fur et à mesure on a commencé les Grands prix. Il s’est classé 6e dans le Grand prix 4* à Moerzeke, 10e dans le 2* à Courrière, 9e dans le 2* à Lier et 11e dans le 4* à Varsovie la semaine juste avant Lanaken. »
Edgard de Préfontaine est donc un cheval régulier et expérimenté, qui avait par ailleurs déjà permis à son précédent cavalier Arnaud Doem de terminer deuxième du championnat de Belgique en 2018. Virginie Thonon a toutefois abordé la compétition avec des ambitions mesurées : « Je m’étais fixée comme objectif d’atteindre la finale et c’était déjà bien d’y être, mais comme j’ai un tempérament de compétitrice après je voulais absolument un podium. En finale j’ai surtout monté pour moi, je me suis dit que le mieux était d’essayer d’être double sans-faute ou de faire au moins deux bons tour. J’ai fait mes parcours un à un sans vraiment regarder les autres, c’était plus mon copain qui suivait pour savoir quelles erreurs je pouvais me permettre ou pas.
Je suis super contente de cette deuxième place, il y a beaucoup de monde à Lanaken donc cela fait une bonne pub et j’ai reçu énormément de félicitations. Et puis cette performance signifie que mon cheval est en forme, qu’il est bien pour d’autres échéances. »
Deux jeunes chevaux classés
Virginie Thonon a aussi fait parler d’elle à Lanaken en classant deux chevaux dans le Top 10 de la finale du championnat des 7 ans. Scala du Piedroux, avec qui elle a terminé 4e, occupe une place particulière dans son cœur : « C’est une jument dont l’éleveur a donné une moitié à ma maman peu de temps avant sa mort, puis j’en ai hérité donc elle est un peu sentimentale pour moi. Je l’ai reçue quand elle avait 4 ans, elle avait du tempérament mais elle a toujours été très bonne. Elle était au barrage des finales du championnat de Belgique à 5, 6 et 7 ans, puis ici elle était à nouveau au barrage de la finale du championnat du monde des 7 ans. »
Quito de Mariposa, avec qui Virginie Thonon a fini 8e, appartient quant à lui à Jérôme Guéry. « Il est arrivé dans mes écuries à 5 ans, il a fait le cycle et le championnat de Belgique avec mon cavalier et il n’a pas fait tomber une seule barre. Je l’ai monté l’année de ses 6 ans, on a fait Oliva et le cycle, il n’a à nouveau pas touché une seule barre et il a remporté le championnat de Belgique dans sa catégorie d’âge. Ensuite il est retourné chez Jérôme qui l’a monté toute l’année, mais comme il avait beaucoup de chevaux j’ai remonté Quito au championnat de Belgique des 7 ans où j’ai fait un point de temps en finale, puis ici au championnat du monde où il est 8e. »
Un système qui a fait ses preuves
Comme l’illustrent ces deux chevaux, Virginie Thonon a gagné la confiance de nombreux propriétaires et cavaliers belges comme étrangers, et elle travaille selon deux systèmes différents : « J’ai des chevaux hébergés chez moi en pension travail dans le but d’évoluer au concours et/ou d’être commercialisés, et j’ai aussi des chevaux que je ne monte qu’en compétition. C’est particulier parce qu’en général on aime avoir ses chevaux à la maison mais ça se passe très bien aussi de cette façon. Il y a par exemple Just The Way qui est un crack cheval et qui fait énormément de classements dans des épreuves 150 cm, Pertini vd Axelhoeve et Pecorino de la Linière qui sont de très bon 8 ans, etc. »
Ayant monté beaucoup de chevaux – notamment en travaillant pour des marchands - , Virginie Thonon a en effet facile à s’adapter à différentes montures. Sa réussite et ses classements réguliers tiennent aussi selon elle au système et à l’équipe qu’elle a mis en place : « J’ai un cavalier de concours ainsi que des grooms et des cavaliers maison pour m’épauler. Je fais cependant le programme moi-même tous les jours, et quand je suis partie en concours je demande des nouvelles et j’ai un coach qui vient encadrer mes cavaliers. Récemment j’étais à Opglabbeek avec 12 chevaux, après je suis partie en Pologne, je suis revenue le lundi et repartie le mercredi à Lanaken avec d’autres chevaux et ils allaient bien donc le système tourne.» En témoignent les récentes performances de Virginie Thonon à Lanaken, mais aussi plus largement ses victoires et classements très réguliers dans les concours internationaux !