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Cavaliers, descendez de votre monture aux passages à niveau !

A l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation aux passages à niveau, Infrabel et plusieurs fédérations équestres lancent un appel à la prudence

BRUXELLES, jeudi 9 juin 2022 – En cette journée mondiale de sensibilisation aux passages à niveau, Infrabel, avec le soutien de la Ligue Equestre Wallonie Bruxelles, la Confédération Wallonie Bruxelles du Cheval et de la Fédération Francophone d'Equitation et d'Attelage de Loisir, appelle les cavaliers à redoubler de prudence et à descendre de leur monture lorsqu'ils traversent un passage à niveau. Il en va de leur propre sécurité et de celle de l’animal. La faible tension électrique qui se trouve sur les rails est inoffensive pour les humains et les animaux mais elle peut effrayer les chevaux, plus sensibles, et conduire à des situations dangereuses.

« Je me suis envolée dans les airs comme une fusée »

Le 18 septembre 2021, Saskia Pee (47 ans), une cavalière expérimentée, se trouve sur le dos de sa jument devant le passage à niveau fermé de la gare d'Oud-Heverlee (Brabant flamand). Le train passe et les barrières s'ouvrent. Saskia ordonne à son cheval de se mettre en marche. En traversant le passage à niveau, l’animal donne un coup de sabot (non ferré) sur la voie. "Je ne comprends toujours pas ce qui s'est passé à ce moment-là", raconte Saskia. Le cheval ressent une secousse, s’agite et se cabre. "Soudain, je m'envole dans les airs comme une fusée ».  Saskia atterrit brusquement sur le coccyx et se foule les deux poignets. "C'était très douloureux et j'ai été très choquée. Tout s'est passé très vite. J'ai eu mal pendant environ un mois et demi. Je sais que je dois faire attention aux passages à niveau", conclut-elle.

Descendre de cheval et prendre l’animal par la bride au passage à niveau

L’accident de Saskia n’est malheureusement pas un fait isolé. Avec les beaux jours, de nombreux cavaliers sortent en promenade. Ce 9 juin, à l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation aux passages à niveau, Infrabel et les associations équestres appellent à la vigilance en raison d’une faible tension électrique qui circule dans les voies. Celle-ci est inoffensive pour les êtres humains et les animaux. Mais le cheval, surtout s’il est ferré (le fer est un bon conducteur), y est très sensible. En marchant sur un rail, il peut ressentir un petit choc et prendre peur. Cela peut conduire à des situations dangereuses, comme celle vécue par Saskia. Afin d’éviter des accidents, le comportement le plus sûr est de descendre de cheval, de le guider à l’aide de la bride et de traverser tranquillement le passage à niveau quand les barrières sont levées. Regardez où votre cheval met les pieds et assurez-vous qu'il ne touche pas les rails. Les sabots synthétiques ou en caoutchouc peuvent contribuer à protéger l’animal, comme c’est le cas pour les semelles des chaussures.

Les voies sous tension

Du courant circule presque toujours dans les les voies. A l’école, au cours de physique, on apprend que le courant électrique circule toujours de la borne positive vers la borne négative. Les trains électriques roulent grâce à l’électricité qui provient d’une sous-station de traction. Celle-ci envoie le courant sur la caténaire et alimente le train en électricité via le pantographe situé sur le toit du train. Le courant perd sa tension à travers la résistance (les moteurs du train), passe dans la voie et retourne au pôle négatif.

Le courant qui traverse la voie a donc théoriquement une tension de 0 volt. Mais en réalité, les rails eux-mêmes ont une certaine résistance. Par conséquent, il y a toujours une faible tension électrique sur la voie.

Norme européenne

Il existe une norme européenne pour la tension sur les voies. Elle fixe la tension de longue durée maximale dans les voies à 120 volts de tension continue. Infrabel s'efforce de maintenir la tension de voie aussi basse que possible et dans les valeurs de cette norme. Des recherches ont montré que les chevaux sont sensibles à partir de 5 volts. La tension de la voie dépend principalement du volume du trafic ferroviaire et pas tellement de la proximité immédiate d'un train. Plus il y a de trains qui circulent (heures de pointe), plus la tension sur les voies est élevée. Pendant les heures creuses, le week-end et la nuit, il y a moins de tension. Etant donné que la plupart des cavaliers promènent leurs chevaux les week-ends et pendant les heures creuses, la probabilité qu’un cheval ressente la tension sur les voies comme un choc est plus faible qu’aux heures de forte circulation. Il est toutefois préférable de jouer la carte de la sécurité et de toujours supposer qu'un cheval peut avoir une réaction de peur.

Quelques chiffres clés

Le réseau ferroviaire belge compte près de 6 500 km de voies principales et 1 650 passages à niveau. Notre réseau est l'un des plus denses d'Europe. En outre, il existe des centaines de kilomètres de pistes cavalières en Belgique. 350 000 chevaux sont officiellement recensés en Belgique et il y a plus de 100 000 cavaliers. Avec 11 chevaux par km², la Belgique a d’ailleurs la plus forte densité de chevaux au monde !