Edouard Quevrin-Bouilliart
A 17 ans seulement, Edouard Quevrin-Bouilliart vient de boucler une saison 2024 particulièrement réussie, lors de laquelle il a notamment remporté le Tournoi des Espoirs HFI-Animo ainsi que le championnat LEWB en catégorie juniors. Rencontre avec ce jeune cavalier qui a la tête sur les épaules mais ne manque pas d’ambition :
Le nom d’Edouard Quevrin-Bouilliart ne vous est peut-être pas étranger et pour cause : il s’est illustré lors de plusieurs concours cette année et, avant lui, sa famille a depuis longtemps associé son nom au monde équestre. Marianne et Nicole Bouilliart, les grands-mères jumelles du jeune cavalier, ont en effet créé le Haras du Hazoy où elles élèvent des chevaux de saut d’obstacles depuis les années 1980 sous l’affixe « DB ». Leur passion a traversé les générations et est arrivée jusqu’à leur petit-fils Edouard, qui a mis le pied à l’étrier vers l’âge de 8 ans. « J’ai reçu un poney de la part de mes grands-mères et, même si je tombais tout le temps au début, j’ai rapidement accroché avec l’équitation », explique le jeune homme. Celui-ci a appris les bases grâce à sa mère Sophie, elle aussi cavalière, tandis que son père Didier n’est pas du tout dans le monde équestre au départ. Edouard est resté environ quatre ans à poney et c’est durant cette période qu’il a participé à ses premiers concours. Il a notamment tourné jusque dans des épreuves du mètre avec deux montures : Aventure de Hurtebis et Bollywood d’Amallo.
« Je suis passé à cheval vers l’âge de 12-13 ans, en montant notamment Hyppocampe DB qui était l’une des montures personnelles de mes grands-mères. Après cela, j’ai eu J’Adore DB qui était mon premier cheval et que j’ai toujours. »
Cette jument est en toute logique issue du Haras du Hazoy mais Edouard n’a pas pour autant choisi la monture la plus facile de l’élevage familial ! « C’est une très bonne jument, avec d’excellents papiers mais personne n’en voulait car elle est très spéciale. Elle a en effet beaucoup de caractère, rue beaucoup et ne reste jamais tranquille. Avec les cavaliers professionnels qui la montaient avant elle était soit gagnante, soit plus souvent éliminée au concours car elle ne supporte pas qu’on essaye de la faire rentrer dans un moule. Par chance le contact est très bien passé directement avec moi, j’ai su m’adapter à la façon dont elle fonctionne et elle me donne ce qu’elle n’a jamais donné à personne. Ce n’est évidemment pas facile tous les jours, mais j’ai beaucoup de plaisir à la monter au concours ! » Le couple a terminé la saison sur des épreuves du mètre 30 et a notamment remporté la finale et le classement général du Tournoi des Espoirs HFI-Animo sur 1m25 (juniors) à Liège. « C’était vraiment un concours particulier parce que j’ai aussi remporté le ranking Horse Time sur 1m20, donc c’était du bonus sur toute la ligne ! »
En plus de J’Adore DB, Edouard Quevrin-Bouilliart est aussi implanté aux Ecuries du Happeau avec deux autres chevaux de l’élevage familial arrivés plus récemment dans son piquet : Jacaranda DB et Kannan Dry DB. « Je commence depuis peu à sortir avec Jacaranda, c’est une jument qui tournait sur 1m45 mais vers la fin ça ne se passait pas bien donc elle a été mise à l’élevage et n’a rien fait pendant 5 ans. Mes grands-mères avaient besoin d’un cheval pour leur écurie à Uccle donc elles ont fini par la remettre en route puis je l’ai essayée et nos premières sorties dans le mètre 30 se passent plutôt bien. Elle adore aller au concours, elle a vraiment la hargne et est un peu fofolle mais avec J’Adore j’ai l’habitude ! »
Edouard a davantage d’expérience avec Kannan Dry DB, qu’il monte depuis deux ans et demi et avec qui il a remporté le championnat LEWB juniors à Gesves cet été. « Elle peut sembler plus classique que J’Adore, pourtant elle est hyper délicate en bouche », confie le jeune cavalier. « Dans les trois dernières foulées d’une ligne je ne dois pas bouger, sinon elle risque de partir à la faute. » Edouard a semble-t-il trouvé les bons boutons avec Kannan Dry DB, puisqu’en plus de la victoire dans le championnat LEWB il a signé avec elle des podiums sur 1m30 et 1m35 lors d’épreuves du Classic Tour Sellerie Gilbert et a terminé 7e du Grand prix juniors sur 1m40 lors du CSI d’Opglabbeek cet automne. « J’ai déjà participé à quelques internationaux ces dernières années mais celui-ci était particulier puisque c’était un CSI jeunes avec une bonne vingtaine de nations. C’était chouette de pouvoir se mesurer à une telle concurrence. »
Même s’il avait déjà collecté de bons résultats en compétition les années précédentes, on peut dire qu’Edouard Quevrin-Bouilliart a franchi un cap lors de cette saison 2024 en enchaînant autant de bonnes performances ces derniers mois. « J’ai beaucoup appris pendant les vacances cet été en allant monter des chevaux avec Odile Gierech, ma coach, et j’en ai vu les résultats quasi directement. Elle m’encadre et je vais l’aider dès que j’en ai l’occasion, c’est vraiment mon modèle et j’aimerais pouvoir monter comme elle ! J’ai aussi la chance de pouvoir compter sur ma famille ; ma maman est toujours là pour m’aider et répondre à mes questions. Il y a bien sûr également mes grands-mères, sans qui ne j’aurais sans doute jamais commencé à monter. De plus, depuis un an je fais partie du programme Equicadets et c’est non seulement une valorisant d’être dans cette cellule, mais cela m’apprend beaucoup de choses. Nous avons par exemple eu des séances de préparation physique, ou plus récemment une masterclass très intéressante avec Bernard Mathy et Dominique Joassin à propos du traçage des parcours etc. »
Edouard Quevrin-Bouilliart bénéficie donc d’un environnement favorable à sa progression, mais le jeune homme doit aussi sa réussite à son travail et sa façon d’aborder les chevaux. Il privilégie en effet le partenariat avec ceux-ci et, malgré son jeune âge, il fait preuve d’un sang-froid et d’un calme assez inhabituels ! « Étant donné le tempérament de J’Adore, c’est indispensable », glisse-t-il.
Après cette année 2024 particulièrement réussie, le jeune cavalier espère continuer sur la même lignée en 2025 et monter petit à petit dans de plus grosses épreuves. « Je vais sans doute continuer à participer au Classic Tour Sellerie Gilbert car ce sont de beaux concours sur de belles pistes. Je voudrais aussi refaire quelques internationaux et atteindre des épreuves gros tour sur 1m40, ou encore prendre part au championnat de Belgique. » A plus long terme, le rêve d’Edouard est de faire de sa passion son métier : « J’ai choisi l’économie à l’école et je vais sans doute m’orienter après vers la gestion car je voudrais ensuite continuer à monter à cheval et si possible avoir ma propre écurie. » Ce serait une belle façon de perpétuer la tradition familiale !